Les différentes étapes

29-L’Hautil-Le Massif de l’Hautil

Localisation : L’Hautil

Présentation du Massif de l’Hautil et de sa forêt

Un espace boisé et paysager remarquable

Le massif de l’Hautil forme une butte boisée située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, entre le plateau du Vexin et la confluence de la Seine et de l’Oise. Les communes qui constituent le massif sont principalement tournées vers Paris, Cergy ou la vallée de la Seine, plutôt que sur le Vexin agricole et rural. Au nombre de dix, aucune n’est centrée sur la butte, et elles se répartissent en deux départements (Yvelines et Val d’Oise), ce qui fait de l’Hautil un espace sans cohérence administrative.

ID608 01 Massif LHAUTIL CoupeSon unité géologique et paysagère, par contre, est évidente. Culminant à 191 mètres, elle se dresse bien au-dessus de la vallée de la Seine et de la plaine de la boucle de Chanteloup. Elle est presque entièrement recouverte au sommet d’une forêt, qui s’étend progressivement sur les coteaux, auparavant lieu de culture de la vigne et de vergers. Cet espace vert de plus de 1250 ha forme une coupure dans la trame d’urbanisation.

Le sous-sol du massif est constitué d’une couche importante de gypse, qui a été un élément moteur dans l’économie de l’Hautil pendant deux siècles : son extraction, pour la fabrication du plâtre, a donné naissance à des carrières très étendues dont les galeries, principalement depuis leur abandon définitif en 1979, présentent plusieurs risques de mouvement de terrain, essentiellement des effondrements, ponctuels ou généralisés. Sur le plan de l’analyse spatiale, le territoire de l’Hautil combine des ensembles caractérisés par des zones à risques, dont des structures linéaires (les galeries) et des localisations ponctuelles (les fontis). La gravité de ce risque s’est manifestée au public lors de l’accident de 1991, qui a coûté la vie à un jeune homme, et a fait l’objet d’une importante médiatisation, y compris à échelle nationale. Un grand renforcement de la politique de gestion de ce risque a été mis en place à la suite de cette catastrophe, mais des fontis continuent à se produire régulièrement dans la forêt, et parfois même dans les zones urbanisées situées sur les coteaux sous-minés.

Faune, flore et biodiversité

La présence de ce risque semble au premier abord constituer un paradoxe sur ce territoire. Par sa situation, l’Hautil représente un espace qui pourrait être très convoité du point de vue foncier ; ses caractéristiques paysagères offrent des possibilités de mise en valeur très importantes, aussi bien pour la forêt elle-même que pour la vue sur la vallée de la Seine.

ID608 02 Massif LHAUTIL ForetSur les 1250 ha de la superficie totale de la forêt, 379 ha sont domaniaux, ils ont été acquis par l’État en 1970. Les essences composées d'une large majorité de châtaigniers comprennent aussi des chênes et des merisiers, quelques hêtres, frênes, charmes et des pins. De nombreuses clairières parsèment la forêt où beaucoup de chemins sont centenaires.

La richesse du massif est autant paysagère qu'écologique. De nombreux milieux naturels abritant une grande variété de plantes et d'animaux sont classés en ZNIEFF (Zone Naturelles d'Intérêt Écologique, Floristique et Faunistique). Il en est ainsi d'anciens fontis transformés en mares qui accueillent une végétation dite pionnière ainsi qu'un grand nombre d'insectes aquatiques, comme les libellules. La forêt est également peuplée de chevreuils, de sangliers, de renards et d'oiseaux de toutes espèces.

ID608 03 Massif LHAUTIL FrontisUn sous-sol exploité depuis le XVIIe siècle

Après plusieurs siècles d'exploitation intensive des carrières souterraines de gypse, le sous-sol du Massif de l'Hautil présente des risques d'effondrement sur près de 600 hectares et se trouve pratiquement interdit au public.

Un Plan de prévention des risques adopté dans les années 1990 a réglé la sécurité et l'indemnisation des habitants expropriés mais n'a réglé en rien l'avenir du massif aujourd'hui laissé en grande partie à l'abandon. L'accès à la forêt est juridiquement interdit, mais l'absence d'une gestion et d'un suivi rigoureux a conduit à tout interdire sans discernement. Les panneaux d'interdiction fort nombreux et pour certains abusifs ne sont plus crédibles. Les décharges sauvages fleurissent en lisière de forêt, des entreprises peu scrupuleuses déposent leurs déchets, entraînant la pollution des sols et mettant à mal la faune et la flore. Les carcasses de voitures brûlées envahissent les chemins. La forêt, non entretenue et peu surveillée, source de nombreuses activités illégales, continue de se dégrader. Les parcelles ne représentant pas de risque d'effondrement sont menacées par des tentatives de privatisation et de clôture.

Valorisation de la richesse écologique du Massif de l’Hautil

A l'échelle régionale, la butte de l'Hautil est un site reconnu comme une coupure désirable dans la trame urbaine dont le bois de l'Hautil est un carrefour, celui de plusieurs axes de circulation des espèces animales et végétales car il constitue une zone tampon, dont la biodiversité doit être maintenue et développée.

L’espace sauvage originel a complètement disparu ; toutefois cette forêt est née plus de trois cents ans après ses grandes voisines de l’Île-de-France. Rendue dangereuse par les effondrements, elle reste un environnement naturel qui mérite d’être rendu, même partiellement, aux promeneurs et d’être protégé d’une urbanisation non maîtrisée.

Sources

Association Bien Vivre à l’Hautil : Contribution au projet pour une Charte forestière (Mai 2004).

François Denais - L’Hautil, histoire d’un paysage – Éditions de Valhermeil (1994).

Conférence de Kyomi Arrachea - Mémoire de Master 1 – Risques et marginalité dans le massif de l’Hautil : approche géographique (Septembre 2009).

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