Les différentes étapes

32-Rive Gauche-La Seine autrefois

Localisation : Rive Gauche

Historique

La Seine autrefois n’était pas le fleuve tranquille et régulier que nous connaissons aujourd’hui ; c’était un fleuve tumultueux, difficilement navigable parce que parsemé d’îlots mouvants, charriant des boues et autres déchets jetés dans son lit. La Seine subit au cours des siècles plusieurs crues importantes et dévastatrices pour les bourgs et villes riveraines. Dès les Ve et VIIIe siècles, on trouve traces de ces évènements dévastateurs.

Entre débordements et embâcles, comme pendant les hivers de 1793 ou de 1879 où le fleuve fut pris par les glaces du 10 décembre au 4 janvier, ou encore celui de 1895, où il fut gelé du 7 au 22 février. La Seine est capricieuse.

Déjà le 27 février 1658, la Seine atteint à Paris, 8,96 m au Pont Marie - pont de bois -, et provoque la destruction de deux arches entraînant une vingtaine de maisons dans le fleuve, faisant une soixantaine de victimes. (Il est à rappeler que les ponts, au Moyen-Age, supportaient de nombreuses habitations). Ce pont fut reconstruit en pierre, dans les années 1670. Dès 1765, le roi Louis XVI ordonna la démolition des maisons construites sur les ponts. Mais on tarda beaucoup à se plier à cette injonction, puisque le juillet 1807, Napoléon dut ordonner par décret la démolition des maisons du pont Saint Michel.

En 1740, la Seine monte à Paris à 7,90 m le 25 décembre. La Bièvre qui arrive dans la capitale, déborde et la rive gauche est inondée : tous les habitants demeurant sur les ponts sont déménagés.

D’autres crues sont répertoriées : en 1802, 1876, 1910, 1924 avec 7,32 m, 1939, 1945 avec 7,12 m, 1970 où la Seine charrie un débit de 1650 m3/seconde au lieu de 450 ! L’arrêt de la navigation s’effectue à partir de 430 m3/seconde.

Lors de la crue de 1910, le fleuve atteint ses plus hautes eaux, avec 8,62 m au pont d’Austerlitz le 28 janvier, le débit est de 2700 m3/seconde. Elles arrivent à Triel le 31 janvier, les bateaux ne peuvent plus passer sous les ponts. L’approvisionnement est perturbé pendant quarante-cinq jours. Ce sont les soldats du génie qui assurent, avec leurs barques les déplacements. Rive gauche, la villa Dallier, aujourd’hui appelée « le Castelet » est entourée par les eaux pendant 35 jours ; rive droite, les rues perpendiculaires au quai Auguste Roy sont inondées (Rues Saint Vincent et Trousseline…), les habitants circulent en barques.

ID609 01 SeineAutrefois PecheursATrielMais la Seine est devenue source de loisirs : déjà au XVIIIe siècle, la princesse de Conti, aimait à naviguer sur sa gondole, le long des berges. Au siècle suivant, le canotage est apprécié par beaucoup de Parisiens. Des hommes de lettres viennent se détendre sur la Seine, ou fuir le tumulte de l’Exposition Universelle, tel Maupassant qui conviait ses invités à une promenade dans sa yole du nom de « Madame » ; Zola lui, embarquait sur « Nana », son chasse-canard, ou « l’enfant-Roi ». Le journaliste Pessard, venait vivre tout son temps libre à Triel où il avait une villa, et il s’adonnait avec passion à la pêche.

C’est en 1909, que fut fondé le club de voile sur la rive droite d’abord, puis sur la rive gauche. Allié au club de Poissy et de Villennes, il redevient autonome en 1945. Avant l’ouverture de la base de loisirs de Verneuil, de nombreuses régates étaient organisées sur la Seine.

Au début du XXe siècle, la Seine était aussi un endroit propice aux essais de nouveaux engins, comme les hydroglisseurs ou les hydravions. C’est, en effet, à Triel que fut établi le record du monde de vitesse à bord du bateau-glisseur de Lambert et Tissandier en 1913 avec 95,744 Km/heure.

La Seine aujourd’hui est canalisée, offrant à ses utilisateurs plus de tranquillité. Il lui arrive cependant encore, de sortir de son lit, mais avec une moins grande amplitude qu’autrefois. Les voiliers sont toujours présents lors d’agréables régates, les pêcheurs lancent leurs cannes espérant quelques bonnes prises, et les promeneurs goûtent le charme de ses berges, aux colories changeant selon les saisons ou les heures, en regardant passer les lourdes barges, ou les péniches à l’image du temps passé.

Sources

La navigation en Basse-Seine au début du XIXe siècle-Bernard Lesueur dans les cahiers du Musée de la Batellerie N°25.

D’une rive à l’autre et du bac au pont à Triel-sur-Seine (Histoire des Yvelines N°3).

Triel-Sur-Seine - Mémoire en images - Édition Sutton (pages 62 à 81).

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