Les différentes étapes

35-La Plaine-Ferme des Grésillons

Localisation : La Plaine

Historique

Lorsque Thibault de Marly devint moine chez les cisterciens du Val Notre Dame de Mériel, des terres situées aux Grésillons furent achetées en 1205 par cette abbaye afin d’établir une ferme dite des Grands Grésillons et à partir de 1655 des Petits Grésillons. Elle fut également appelée la « Ferme des Moines ». Un lieu-dit et deux voies de Triel portent encore le nom de « Moines » ce qui vient confirmer le souvenir. Un document daté de « L’incarnation 1205 » précise : « Nous, maire, pairs et habitants de Poissy, nous déclarons à tous, tant présents que futurs, que nous avons donné à l’Abbaye Sainte Marie du Val et aux frères qui y demeurent et y servent Dieu, 30 arpents de sable dans la garenne des Grésillons pour 15 pièces d’or de cens revenant annuellement à Poissy pour la fête de Saint Rémy… »

Au fil des siècles, plusieurs documents font état de la très grande pauvreté de cette propriété. En 1362, on constate le faible rapport des « mauvais sablons de la garenne du Roi à Triel ». En 1420, « l’hôtel est entièrement désert », en 1460 le « grand hôtel avec ses grandes étables et plusieurs édifices, tous chutés et abattus » Entre 1657 et 1686, on ne cesse de parler de déboires des fermiers, d’inondations fréquentes et de stérilité des sablons. Seule une partie des 120 arpents de la ferme est cultivée.

ID613 01 Ferme des GrsillonsUn siècle plus tard, les archives nous indiquent un changement de main concernant ce « domaine » qui, de possession d’une communauté religieuse est devenu domaine seigneurial. En date du 31 mars 1755, un bail de « la ferme des Grésillons donné par Pierre Gilbert de Voisins, Chevalier, Seigneur et châtelain, Marquis de Villennes, à Guillaume Vallin, Marchand et Maistre de la Poste à Triel, et à Marie Anne Françoise Lévesque, sa femme, solidairement, moyennant 800 livres et un agneau »… excepté pour les trois premières années, seulement 750 livres, en deux termes, à Noël et à la Saint Jean, le premier à Noël 1756…La ferme des Grésillons consiste en maison, grange, écuries, bergerie, cour, jardin et autres lieux, terres et prés indépendants. Ce bail est reconduit, le 11 avril 1763, non compris les bois, pour neuf ans, la première récolte en 1764 et la dernière en 1773.

Plusieurs générations de fermiers s’y succéderont pendant le 19e siècle.

Le 2 février 1895, M. Jacques Blanchard, propriétaire, vend à la Ville de Paris, représentée par Ernest Bechmann, Chef du Service de l’Assainissement le Domaine des Grésillons, pour une contenance totale de 91 hectares, 33 ares, 95 centiares. Le prix fixé est de 244.986 francs. Soit 2.682 francs l’hectare. Le domaine, a été formé par la réunion de… 911 parcelles rassemblées au cours de 270 acquisitions faites successivement par M. Blanchard. Tous les vendeurs portent des noms bien connus de familles trielloises et carriéroises : Lefevre, Tréheux, Morineau, Tuboeuf, Tissier, Ermery, Huet, Blondin, Parvery…et combien d’autres !

Notons que la ville de Paris, par délibération du 5 novembre 1894, prévoyait également d’acquérir, en vue de la création de nouveaux champs d’épuration pour les eaux d’égouts, le Domaine des Hautes Plaines et les Fonceaux, situés à Achères et appartenant à Madame Veuve Brun, soit 210 hectares, au prix de 805.000 francs. Soit 3.833 francs l’hectare…Pourquoi un tel écart dans la même boucle alluviale ? Les archives sont muettes sur ce point.

Quelques années plus tard, on peut lire sur la correspondance de la Ferme des Grésillons, sous la dénomination commerciale « Grande culture maraîchère du domaine de la Ville de Paris », qu’elle est spécialisée dans la production de pommes de terre, oignons, carottes, choux, poireaux, haricots verts, pois,… et qu’elle est « Fournisseur de l’Armée, des Hôpitaux, des Prisons, des Cantines scolaires et des Maisons de Retraite » ! Les exploitants sont PICHON – COUSIN et la ferme est la 33ème abonnée au téléphone de Triel ! Près d’un siècle plus tard, après une irrigation généreuse des terrains par des effluents de plus en plus chargés de métaux lourds, résidus toxiques de l’industrialisation de la région parisienne, c’est l’interdiction de cultiver les légumes pris en 1999 par le Préfet. Une autre aventure commence.

Le Syndicat Interdépartemental d’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (SIAAP) a pris le relais de la Ville de Paris et décide la construction de sa dernière usine d’épuration aux Grésillons. concentré de très haute technologie, sur 28 hectares dans l’Ecopôle de Triel-sur-Seine. Inaugurée en mars 2008 et portée en 2013 à sa capacité totale de traitement de 300.000 mètres cubes d’eau usée par jour, Seine-Grésillons est la première usine du SIAAP à respecter la Directive Européenne Cadre sur l’Eau et l’usine trielloise est aujourd’hui en avance sur cette réglementation.

Sources

AD E1059 et 3E42 439.

Carrières-sous-Poissy au temps de l’agriculture. CEHA. 2014.

Site internet Siaap.

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