Pour le touriste provincial ou étranger, depuis le XIX^e siècle, le séjour à Paris impose la visite de la tour Eiffel, du Louvre ou de l’Arc de Triomphe mais aussi des grands magasins. D’ailleurs, un grand magasin se visite au XIXe siècle comme un monument : « C'est la promenade quotidienne des Anglais à travers le grand bazar, avec un cornac qui explique à la caravane les détails de l'organisation, comme le vieux guerrier du Panthéon explique l'histoire de ses grands hommes. » écrit Pierre Giffard. De nos jours, des interprètes chinois y guident une clientèle très recherchée pour son pouvoir d’achat.

Si le commerce a bien sûr toujours existé sous des formes diverses : colporteurs, camelots, foires etc., il a pris une forme plus séduisante dès le XVIIIe siècle avec les magasins de frivolités, puis au XIXe avec les magasins de nouveautés et les bazars. En effet, la révolution commerciale a suivi la révolution industrielle, la vapeur permettant une fabrication plus rapide, moins coûteuse et un transport plus facile. L’organisation des grands magasins parisiens a bénéficié de ces progrès.

L’entreprise de séduction de la femme a commencé par la construction d’un véritable palais à l’architecture renouvelée, puis par des techniques de vente proches déjà d’un marketing abouti.

Le célèbre Aristide Boucicaut a-t-il tout inventé du commerce moderne ? Comment vivaient les employés dans cette sorte de phalanstère et comment se comportaient les clients et surtout les clientes ?

Les grands magasins du début du XIXe siècle, plutôt destinés à la bourgeoisie, puis au XXe siècle à une clientèle populaire, de nos jours, par un curieux retour en arrière, ne s’adressent-ils pas, en misant sur le luxe, à une clientèle très aisée ?

Lisez les premières pages...