Après la célébration du cinquantième anniversaire de la mort de Le Corbusier en août 2015, le 6 octobre dernier a été commémoré le 130e anniversaire de sa naissance.
Deux événements m’ont fait découvrir une petite partie de son œuvre et un pan de sa personnalité. Ce fut d’une part la visite de la villa Savoye où était présentée une exposition de dessins, de plans et de lettres incendiaires de Madame Savoye.
D’autre part, pour documenter une conférence sur l’héritage des Expositions Universelles, j’appris, en lisant un livre sur l’histoire du Grand Palais, que Malraux lui avait demandé d’élaborer un projet de musée du XXe siècle à Nanterre. Or, le concepteur de la Cité Radieuse avait imaginé de réaliser son musée, non dans une lointaine banlieue mais dans le secteur du Grand et du Petit Palais qui, rayés sur ses plans, devaient être détruits. Les palais trop éclectiques ou trop art nouveau ou trop classiques, en un mot passéistes laisseraient place à une construction, fruit de la fulgurance d'un génie à l'avant-garde de l'art contemporain.
Cette brillante idée n'a pu être concrétisée car Le Corbusier décéda quelque temps après. Le ministre de la Culture, le protecteur, entre autres, du désert de Retz aurait-il finalement cédé au caprice de l'homme de l'Art ?
Je dois avouer que, rétrospectivement, je me suis dit que ces monuments de Paris, après avoir évité les destructions de deux guerres mondiales, avaient échappé à la démolition d'un pacifiste, soucieux de préserver ses propres ouvrages.
Il est honnête de rappeler que, par la suite, le Grand Palais échappa encore à la fureur de destruction qui emporta le palais Rose et les halles de Baltard.
Il est souvent plus facile et sans doute moins coûteux de faire table rase de bâtiments anciens plutôt que de changer leur destination comme cela a été fait pour la gare d'Orsay et avec quel brio! Et il est sans doute plus gratifiant pour un architecte de laisser sa marque dans une ville prestigieuse.
Décidément, il fallait que j’en sache plus sur ce « poète de l’angle droit » ! J’ai visité beaucoup de ses sites où des idées intéressantes ont été souvent mises en échec par un manque de savoir-faire technique et où, vers la fin de sa vie, il a lui-même tempéré le tout-béton.
Françoise DESMONTS
(*) G.PLUM, Le Grand Palais, Paris 2008, p. 176.