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L'Affaire WALL - Sixième épisode : Une randonnée tragique

Une randonnée tragique

Sur la route, en direction de Saint-Cucufa, Davin conduisait moins sportivement qu'à son habitude : il tâtait dans sa poche le revolver récemment acheté. Les deux hommes discutaient joyeusement : Oui, un peu d'air frais leur ferait du bien après les agapes parisiennes !

En plein bois de Saint-Cucufa, juste avant un tournant, pas âme qui vive aux alentours. « C'est le moment! » se dit Davin, en dégainant son arme. Un coup de frein brutal, le canon du revolver sur la tempe, une décharge fatale : la virée entre amis était un piège mortel. Surpris par des aboiements, il redémarra, dépassa les trois promeneuses, redressa le corps sans vie effondré contre lui et prit la route de Mantes.

Dans un endroit isolé, il mit le cadavre à l'arrière, le recouvrit d'une veste et jeta ses papiers. A Mantes, il acheta de nouveaux vêtements car les siens étaient tachés de sang et des ciseaux. A une autre halte, il enleva un strapontin, déshabilla le mort, lacéra ses habits. Il reprit la route. A Triel, il acheta deux bidons d'essence à l'épicier, demanda à des enfants où se trouvait le pont et se débarrassa du cadavre en le jetant dans la Seine. Il remonta dans la voiture, s'arrêta de nouveau du côté de Poissy pour brûler quelques affaires, puis à Nanterre pour prendre de l'essence. Enfin, il rentra chez lui à Neuilly où sa femme s'étonna de lui voir un chandail qu'il n'avait pas le matin. Il justifia son achat par les 4000 francs obtenus lors de la vente d'une automobile. Le lendemain matin, sans prendre une route directe, il gagna le bois de Vincennes. Aucun remords n'effleurait l'assassin, juste un regret, celui d'être obligé d'y abandonner cette superbe berline.

ID132_01-Carte_Randonnee_WallComment expliquer de tels méandres dans cette randonnée tragique : Saint-Cucufa, Feucherolles, Mantes, Drocourt, Triel, Poissy, Neuilly, Vincennes ?

S'agissait-il de disséminer les objets de la victime et son cadavre pour rendre impossible l'identification du mort et donc la découverte de l'assassin ?

Ce «  road-movie » était-il la conséquence de la panique qui lui faisait d'ailleurs oublier toute prudence ? Il avait en effet arrêté la belle voiture, rarissime à l'époque, dans cette petite ville de Triel, pour demander à des enfants où se trouvait le pont.

Etait-ce le délire d'un meurtrier, adolescent attardé, voulant profiter le plus longtemps possible de cette grosse cylindrée qui, d'après le compteur, avait parcouru 470 km, distance qui dépasse largement le trajet balisé par les indices ?

A suivre

 

Françoise D.

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